FILM RESSOURCES HUMAINES LAURENT CANTET PLAN DES SÉQUENCES

1

Début

Arrivée de Franck chez ses parents

2

7’

Arrivée à l’usine de Franck et son père : les ouvriers, présentation de Franck par le père, humiliation du père par le chef d’atelier

3

9’

Franck visite l’usine : le bruit assourdissant des machines-outils, le travail à la chaîne du père, la dangerosité des presses mécaniques, le père est fier de montrer à son fils son outil de travail, l’humiliation du père par le chef d’atelier qui lui reproche sa faible cadence.

4

12’ 30’’

Le monde silencieux des bureaux des cadres : entretien de Franck avec le DRH. L’attachement de Franck pour l’entreprise « j’ai grandi à l’ombre de cette entreprise » - le dédain du DRH « aujourd’hui c’est beaucoup moins rose ». Les suppressions de postes, l’application obligée des 35 heures, projet de stage de Franck. TEXTE 1

5

15’

Les cadres (DRH, PDG et Franck) visitent l’atelier, le PDG fait au père des éloges de son fils « Ça pas dû être facile tous les jours », discours condescendant.

6

17’ 40’’

Franck chez lui, conversation avec ses parents. Le père est ironique : « toi aussi tu l’auras un jour ta petite bedaine !». TEXTE 2

7

19’

L’arrivée des anciens copains chez Franck. Ironie de l’un : « il paraît que t’as un jolie p’tit costume », gêne de Franck.

Dans la voiture : la distance entre Franck et ses copains ouvriers. Les copains interprètent la gêne de Franck comme de l’orgueil.

8

22’

Réunion des cadres et des représentants syndicaux. Mme Arnoux : représentante CGT, la plus virulente des représentants, militante communiste, elle rejette en bloc toutes les propositions des patrons sur les 35 H. Le ton monte, le PDG est insultant à l’égard de Mme Arnoux. Le conflit patron / ouvrier est un conflit idéologique. TEXTE 3

9

25’

À la cantine : Franck est à la table des cadres, ceux-ci sont opposés aux 35h car ils sont « cadres » donc payés au forfait : ils font plus que 40 H, mais ils oublient les conditions de travail beaucoup plus difficiles des ouvriers. Le ski : symbole du fossé culturel entre Franck et les autres cadres.

10

27’

L’agression verbale de Mme Arnoux vis-à-vis de Franck. « Je porte un costume, je travaille à la direction, ça vous suffit peut-être pour me voir comme un ennemi… ». Le conflit de classe pour Mme Arnoux face aux tentatives de rapprochement de Franck.

11

29’

Le PDG raccompagne Franck chez lui en voiture. Discussion sur les 35 h : Franck propose une consultation des tous les ouvriers, indépendamment des syndicats, concernant le temps de travail. Le PDG est intéressé mais sceptique : les syndicats refuseront d’être mis à l’écart.

(Le problème des syndicats en France : ils ne sont pas représentatifs car très peu de salariés sont syndiqués.)

12

32’

L’entretien entre Franck et le DRH : le DRH lui reproche de l’avoir « court-circuité », de ne pas avoir respecté la voie hiérarchique.

Il lui rappelle qu’il n’est que stagiaire et que sa proposition auprès du PDG est une forme de zèle.

13

33’

Le dialogue entre Franck et son père sur l’annualisation du temps de travail.

Franck considère le temps libre comme un progrès social, le père, habitué aux conflits professionnels, n’y croit pas.

14

36’

La colère des syndicats concernant cette proposition de consultation sans avis de leur part.

Mme Arnoux quitte le bureau : les syndicats sont divisés, le PDG considère cela comme une victoire. Franck oscille entre la fierté (d’être reconnu par le patron) et le doute (la mise à l’écart de Mme Arnoux n’est pas une victoire).

15

40’

Soirée chez des copains de Franck. Dispute entre eux : Franck ne fait plus partie de leur milieu de jeunes ouvriers, sans pour autant appartenir au milieu des jeunes cadres.

16

41’

Pendant son temps libre, le père de Franck est menuisier

17

Examen par le DRH du questionnaire de Franck : le DRH ignore tout de la vie des ouvriers. Il réfléchit en terme de gain ou perte pour l’entreprise, et non en terme de gain ou perte pour la vie des ouvriers. Pour Franck, l’application des 35h doit être envisagée comme un gain pour les ouvriers, un gain de temps libre pour leurs loisirs. Il commence à comprendre les mépris du DRH vis-à-vis des ouvriers.

18

47’

Pendant la pause de midi, les ouvriers viennent répondre au questionnaire, vidé de sa substance (des cases à remplir). Très satisfait, le PDG fait une offre d’embauche à Franck.

19

50’

De manière fortuite, Franck apprend que son père, ainsi que 11 autres ouvriers, vont être licenciés.

20

Franck et ses parents au restaurant : la gêne des parents (« attention, tout le monde t’entend »), l’embrouille au moment de payer l’addition – Franck, le prêt étudiant, la carte bleue / le père, les « dettes » du fils, l’argent liquide.

21

Au café, la conversation entre Franck et le « voisin » d’usine de son père (Alain). « Ton père, de tenir comme il tient, moi ça m’aide à tenir. C’est la vie de plein de gens ça, si tu sais l’améliorer tant mieux, pendant ce temps-là, ces gens, il faut qu’ils tiennent ». Franck est-il un idéaliste ou un progressiste ?

22

1h

Réunion des cadres : Franck en est exclu. Il révèle le projet de licenciement à Alain.

23

Face à face (champ / contre-champ) entre Franck et le PDG : le courage de Franck « vous êtes un lâche ».

24

1h10’

Chez la sœur de Franck puis chez leurs parents. L’annonce de Franck à son père : « moi on m’embauche, toi on te jette ». A quelques années de la retraite, le père est licencié, il touchera le chômage quelque temps puis une retraite partielle jusqu’à la fin (pour une retraite à taux plein, il faut travailler jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite). Le père refuse l’action syndicale que Franck veut entreprendre.

25

1h15’

En pleine nuit, Franck et Alain viennent dérober des documents dans l’usine et bloquer les entrées.

26

Mme Arnoux organise le piquet de grève : réunion, local, tract, prévenir la presse. (Les syndicats ne savent pas négocier mais ils savent agir). Altercation entre Franck et le PDG qui en vient aux mains.

27

Franck et sa mère. « Il est têtu, mais il faut que ça change ». L’âge et l’expérience ont rendu le père résigné (mais également la honte d’être ce qu’il est, un ouvrier ».

28

L’installation des banderoles devant l’usine : les syndicats sont rassemblés (CGT et CFDT, plus modéré). Les grévistes investissent l’usine pour convaincre les autres ouvriers de rejoindre la grève. L’obstination du père de Franck. TEXTE 4

29

Fin

Discours de Mme Arnoux, la grève est totale, l’usine bloquée. Le père joue avec ses petits-enfants pour la première fois. Franck dit vouloir partir. « Et toi elle est où ta place ? » - Question existentielle dans une société aussi divisée entre classes sociales.