RAPPORT SUR LA CAPITALISATION ET LA COMMUNICATION EN MATIERE DE PROMOTION DE LA RNA.
Période Septembre 2014
Présentation
Abdoulaye Diallo – Ingénieur d’Elevage – Master en Population/Environnement- Gestion Durable des Ressources Naturelles
Sigles et abréviations :
RNA : Régénération Naturelle Assistée
ONG : Organisation Non Gouvernementale
CSI-GDT : Cadre Stratégique d’Investissement pour la Gestion Durable des Terres ;
OP : Organisation Paysanne
AEDD : Agence pour l’Environnement et le Développement Durable ;
OCB : Organisation Communautaire de Base ;
NTIC : Nouvelle Technologie d’Information et de Communication
UNCCD : Convention cadre des nations unis de lutte contre la désertification
UNFCCC: United Nations Framework Convention on Climate Change
UNCBD: United Nations Convention on Biological Diversity
Introduction.
Entre le 31 Septembre et le 1er Août 2014, l’ONG Internationale World Vision a organisée à Bamako, un atelier national sur la Régénération Naturelle Assistée (RNA). Cet atelier qui s’inscrit dans le cadre de son projet Eco-Agriculture, opérationnel dans les régions de Koulikoro et Kayes à regrouper tous les acteurs travaillant dans le domaine de la protection de l’Environnement et la gestion durable des ressources naturelles.
L'objectif principal est de réunir l'ensemble des intervenants dans le domaine de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) afin de faire l'état des lieux et discuter des voies et moyens pour promouvoir cette technique au Mali.
La première journée de l’atelier a été essentiellement consacrée aux exposés sur la RNA et aux discussions entre participants. A la suite des échanges quatre(4) thématiques ont été retenus dont la thématique « capitalisation et communication » traité par le Groupe IV.
Résultats des travaux du groupe IV.
La méthodologie que le groupe a utilisée était axée sur :
Le brainstorming qui consistait à répertorier toutes les idées en rapport avec les défis, contraintes et/ou difficultés qui entravent la promotion de la RNA ;
La synthèse des défis/contraintes et/ou difficultés ;
Et la formulation des recommandations en rapport à chaque défis ou contrainte.
Les principaux défis ou contrainte limitant la promotion de la RNA.
De manière générale les défis majeurs qui limitent les capacités de résilience des populations et des écosystèmes face au changement climatique sont la dégradation continue des terres et la perte de la biodiversité. Environ 500 000 ha de terre sont déboisés chaque année pour satisfaire les besoins en agriculture et en bois –énergie (CSI-GDT- 2010). Alors qu’une des réponses cette dégradation est la Régénération Naturelle Assistée, une solution simple et pratique mais qui connaît des difficultés dans sa mise à l’échelle au national.
L’exercice à permis au groupe d’identifier 13 défis ou contraintes qui limitent la promotion de la RNA.
Plus spécifiquement les participants ont identifiés les défis ou contraintes suivants comme facteurs limitant la promotion de la RNA au Mali.
L’insuffisance de capitalisation des données : il existe des données techniques sur la RNA, qui proviennent soit de la recherche soit des structures d’appui aux communautés de base (ONG, Services techniques et projets d’appui), mais sont souvent difficilement accessibles. L’autre aspect de cette insuffisance est qu’il existe au niveau des pratiquants de la technologie (RNA) des connaissances locales qui ne sont bien documentées. Ces connaissances peuvent comprendre les facteurs déterminant l’adoption de la RNA, les impacts socio-économiques et environnementaux, les espèces les plus appréciées selon les zones agro-écologiques et la sociologie des populations, etc.
Cette capitalisation doit donc prendre en charge ces deux aspects : les données techniques qui existent déjà auprès des acteurs qui travaillent dans le domaine de la gestion durable des ressources naturelles et spécifiquement la RNA et les connaissances locales auprès des communautés locales qui ne sont pas bien documentées.
Manque et/ou insuffisance d’harmonisation des stratégies d’approche dans la promotion de la RNA : Il a été constaté que plusieurs acteurs interviennent actuellement dans la promotion de la Régénération Naturelle Assistée, notamment les acteurs non Etatique (ONGs, OP) et Etatique (AEDD…). Ces acteurs interviennent le plus souvent dans les mêmes régions et/ou zones agro-écologiques et avec des approches d’intervention différentes et sans aucune forme de partenariat.
Insuffisance de budget alloué à la communication dans la mise en œuvre des projets de la RNA : la communication est un maillon essentiel dans la promotion de la RNA, mais force est de reconnaître que les sommes allouées à ce secteur ne sont pas toujours à hauteur de souhait, mais aussi qu’il manque souvent de stratégie de communication bien élaborée par les acteurs depuis la conception des projets.
Insuffisance de vulgarisation de la RNA et la Faible connaissance de la RNA par les acteurs (producteurs, services techniques, décideurs, hommes de media……) : ces deux défis sont aussi liés à l’amélioration des stratégies de communication et de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la promotion de la RNA au niveau local, national et sous régional.
Insuffisance de cadre de concertation entre les acteurs : Actuellement, plusieurs acteurs interviennent dans la promotion de la RNA, on peut citer entre autres : World Vision et partenaires locaux, les partenaires Ecosystème Alliance composée des ONG (AMCFE, SAHEL-ECO, HDS, AMPRODE/SAHEL, DONKO), SAHEL-ECO, le groupe national reverdir le Sahel, l’AEDD…. On constate une dispersion des efforts liés à une faible synergie entre les acteurs. Aussi, il n’existe pas un cadre national d’échange formel où tous ces acteurs se retrouve pour discuter de certaines questions de gestion durable des terres dont la pratique de la Régénération Naturelle Assistée qui est aujourd’hui considéré comme le premier programme du Cadre Stratégique d’Investissement pour la Gestion Durable des Terres au Mali. Ce programme vise à amplifier la RNA dans les Zone potentielles du Mali permettant de régénérer les espaces forestières et agricoles dégradés.
Réticence des services techniques dans l’application des conventions locales :
En effet depuis 2010, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et de l’Eau de concert avec les partenaires intervenant sur la thématique « Convention Locale de Gestion des Ressources Naturelles » s’est engagé dans un exercice d’harmonisation des approches d’élaboration des Conventions Locales de gestion des ressources naturelles afin de produire le «Guide méthodologique national d’élaboration des Conventions Locales» Aujourd’hui toute convention élaborée dans l’esprit ce guide doit avoir le soutien des services techniques des Eaux et Forêts. Les acteurs impliqués dans la promotion de la RNA pensaient que pour résoudre un certains nombre de problème de gestion des arbres champêtres, les conventions locales étaient une des réponses. Mais le constat actuel est que l’agent forestier n’arrive pas à se défaire de sa vision de répression malgré l’existence de document de convention signé par les parties qui a valeur juridique. Dou la nécessité d’une révision des textes en vigueur en matière de législation forestière afin de lever les contradictions avec l’esprit de l’adoption de la RNA.
L’exploitation frauduleuse des arbres issus de la RNA : les promoteurs de la RNA sont confrontés à une coupe frauduleuse des arbres, cette coupe peut être l’œuvre d’exploitants de bois munis de permis de coupe, de personne venant du même village ou de villages voisins, mais aussi d’éleveurs transhumants.
Transhumance et divagation des animaux : là aussi ont peut mettre en cause les textes en vigueur comme la charte pastorale et la législation forestière. il a été noté des contradictions dans certains textes législatifs et règlementaires comme la charte pastorale et la loi forestière : par exemple : la loi 028 du 12 juillet 2010 interdit la coupe des arbres pour nourrir le bétail, tandis que cette même pratique est autorisée par la charte pastorale.
Les champs de brousse, une fois les récoltes terminées sont confondus avec les pâturages. Dans certaines zones, le berger transhumant s’adonne à des coupes systématiques de toutes les ligneuses appétées par les animaux sur son passage. Une autre dimension de cette contrainte est la divagation des animaux domestiques et qui endommagent les jeunes plantes soit par le broutage soit par le piétinement.
Absence d’évènement promotionnel sur la RNA : c’est aussi liée à la stratégie de communication des acteurs qui œuvrent pour la promotion de la RNA. Ces acteurs doivent œuvrer à créer et développer ces évènements promotionnels. Il peut s’agir par exemple de la journée de l’arbre champêtre ou de la journée RNA lancé par une personnalité (Ambassadeur de la RNA) au démarrage de la campagne agricole. Aussi, les acteurs peuvent s’organiser autour de ce qui existe déjà comme la quinzaine de l’environnement organisée chaque année par l’AEDD.
Non prise en compte de la RNA dans le domaine des NTIC : c’est aussi une piste importante à prendre en compte en matière de stratégie de communication dans la promotion de la RNA. L’utilisation des NTIC dans les jeux concours RNA peut être une source de motivation pour les paysans et contribuer à une large diffusion de la technologie. La création et l’entretien de sites Web par tous les acteurs impliqués dans la promotion de la RNA est aussi une opportunité à saisir.
Pratique anarchique des feux de brousse : véritable catastrophes, les feux de brousse anarchique peuvent être causés par les paysans lors des défrichements, et la préparation des champs ; les éleveurs transhumants, les femmes à la recherche de bois ou pour éloigner les serpents et les voyageurs par inattention. Ce défi doit être pris en compte dans la stratégie de communication de tous les acteurs.
Faible implication des femmes dans la RNA : l’accessibilité des femmes à la terre et l’adoption par celles-ci de la pratique RNA a été notée comme contrainte majeure de l’implication effective des femmes dans la pratique de la RNA. Dans certains milieux les femmes prêtent la terre pour réaliser leurs activités agricoles, dans ces conditions elles ne manifestent aucune motivation pour entretenir des arbres dont elles ne sont sûres de jouir du fruit ou du produit de la RNA.
Recommandations :
A l’issus d’échanges fructueux entre les participants du groupe IV autour des défis, contraintes et/ou difficultés qui limitent la promotion de la RNA au Mali, les recommandations suivantes ont été retenues.
Créer une base de données sur la RNA ;
Faire des études complémentaires pour mieux documenter les facteurs déterminant l’adoption de la RNA, les impacts socio-économiques et environnementaux, les espèces les plus appréciées selon les zones agro-écologiques et la sociologie des populations ;
Prendre en compte l’aspect communication comme un élément essentiel dans l’établissement des budgets de la mise en œuvre des projets de la RNA;
Harmoniser les stratégies d’approche de la pratique de Régénération Naturelle Assistée (RNA) : Pourra se faire à lumière de l’exercice d’harmonisation des approches d’élaboration des conventions locales entre les différents intervenants et le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et de l’Eau. Cela à travers un atelier national qui validera une synthèse des différentes approches de la pratique RNA répertoriées sur le terrain ;
Elaborer une stratégie nationale assortie d’un plan de communication sur la RNA : cette stratégie nationale de communication prendra en charge les 10 derniers défis ou contraintes cités dans le tableau de synthèse des défis/contraintes en annexe.
Afin de soutenir la mise à l’échelle de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) au niveau local, régional et national, la stratégie de communication sera développée pour atteindre les deux principales cibles
Les décideurs et
Les bénéficiaires directs
Cette stratégie pourra prendre en compte les actions majeures suivantes :
Développer des activités de plaidoyer/lobbying au plus haut niveau des instances nationales (ministères, assemblée nationale, haut conseil des collectivités, Assemblées régionales…) pour l’adoption d’une loi clarifiant le statut de l’arbre champêtre et permettant au paysans de mieux jouir des produits issus de la RNA;
Créer site web spécifique dédié à la RNA au Mali;
Organiser des actions évènementielles à l’occasion de certaines conférences internationales sur l’environnement (UNCCD, UNFCCC, UNCBD) ; la quinzaine de l’environnement, le forum sur l’environnement, la campagne agricole, la campagne de reboisement, etc.
Utiliser les canaux de communication existant (radios nationales et locales, Télévisions, journaux, expositions et foires…) pour développer des actions d’information et de communication à l’endroit des populations et des pouvoirs publics ;
Développer des sessions de formation pour l’encadrement technique (agents des services techniques de l’Etat, des collectivités, des ONG et des OCB) ;
Instaurer un cadre de dialogue permanent entre tous les acteurs qui œuvre à la promotion de la RNA où des sessions d’information et de présentation des résultats sont régulièrement organisées pour assurer la bonne gouvernance du processus et la mise en place des financements nécessaires;
Médiatiser tous les grands évènements afin de donner une plus grande visibilité à la promotion de la RNA et la restauration des écosystèmes ;
Favoriser les échanges d’expériences à travers les visites inter villageoises, inter-commune et inter-région.
0 MODÈLE DE RAPPORT DEXAMEN DES OFFRES DESTINÉ À
1 PRESSMEDDELANDE FRÅN SCRIBONA AB 19980824 KOMPLETTERANDE DELÅRSRAPPORT JANUARI
1 RAPPORT ON BEAUFORT EQUIVALENT SCALES RALF LINDAU INSTITUT
Tags: capitalisation et, cette capitalisation, capitalisation, matiere, rapport, communication