CNUCED DÉVELOPPEMENT DURABLE ECONOMIE VERTE DÉVELOPPEMENT DURABLE

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Développement durable / Economie verte

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Développement durable : Un bilan mitigé pour l’Afrique 


(MFI / 26.06.12) Les pays africains ont enregistré d’assez bons résultats économiques dans la dernière décennie. Mais leur modèle de croissance pourrait ne pas être « durable », selon une étude de la CNUCED publiée à l’occasion du sommet RIO+20.


Pour les économistes de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), qui publient une étude sur le développement durable et l’économie verte en Afrique, les pays africains ont enregistré d’assez bons résultats économiques durant la dernière décennie. Mais leur modèle actuel de croissance reposerait sur l’exploitation de ressources naturelles qui ne sont pas inépuisables ou pas renouvelables. De plus, ce modèle ne s’est pas accompagné d’améliorations suffisantes sur le plan de l’emploi.

Le processus de transformation structurelle est une arme à double tranchant, souligne Aruna Bolaky, un des auteurs du rapport. Il établit les bases d’une croissance économique robuste et durable, mais peut nuire à la qualité environnementale si des mesures actives ne sont pas prises dans ce sens.


L’extraction intérieure par habitant a diminué


Le rapport examine comment les pays africains peuvent promouvoir cette transformation structurelle sans compromettre la préservation de l’environnement. En d’autres termes, peut-on coupler croissance économique et bonne utilisation des ressources ? Outre un cadre stratégique pour y parvenir, ainsi que des politiques appropriées, le rapport dégage des constantes qui permettent de comprendre la nature et l’ampleur des problèmes de développement durable auxquels la région est confrontée. En 2008, en Afrique, le volume d’extraction intérieure de matières premières par habitant était de 5,4 tonnes – très inférieur à la moyenne mondiale de 10,2 tonnes – mais avec d’importantes disparités d’un pays à l’autre : Afrique du Sud (14,4 t.), Algérie (10,4), Côte d’Ivoire (2,7) et Malawi (2).

Ces trente dernières années, l’extraction intérieure a notablement augmenté, son volume total passant de 2,8 milliards de tonnes (1980) à 5,3 milliards (2008) – soit un bond de 87 %. Mais, calculé par habitant, ce volume a diminué de 8 %. Parmi les différentes catégories de matières premières, la biomasse représente plus de la moitié du volume des matières extraites, mais sa part est tombée de 62 à 53 % entre 1980 et 2008. La part des ressources non renouvelables a progressé dans la même période, passant de 38 à 47 %.

Les combustibles fossiles sont la principale catégorie de matières exportée et importée par le continent africain, qui est en outre exportateur net de ressources non renouvelables et importateur net de ressources renouvelables. En 2008, la part des combustibles fossiles dans les exportations totales atteignait 75 % - une proportion largement supérieure à la moyenne mondiale (50 %). Les autres grandes catégories de matières premières ont atteint respectivement 11 % (métaux), 7 % (produits minéraux non métalliques) et 2 % (biomasse) des exportations totales en 2008. À l’importation, les combustibles fossiles représentaient 37 % des importations totales - dont la biomasse 32 %, les produits minéraux non métalliques 18 %, et les métaux 13 %. Enfin, lorsqu’on différencie les ressources renouvelables et non renouvelables, il apparaît que l’Afrique est importateur net de ressources renouvelables (biomasse) et exportateur net de ressources non renouvelables. Mais à l’intérieur de cette dernière catégorie, elle est exportateur net de combustibles fossiles et de métaux, avec une balance commerciale quasi à l’équilibre pour les produits minéraux non métalliques.

 

Le procès de la désertification


Dans cette étude, Aruna Bolaky fait aussi le procès de la désertification, autre facteur de faiblesse en Afrique. Parmi les 16 pays africains pour lesquels on dispose de données fiables par catégorie, les pays où la consommation intérieure de matières extraites par habitant est supérieure à la moyenne africaine (5,3 t) sont aussi parvenus à un stade de développement industriel relativement avancé (Afrique du Sud, Algérie, Égypte, Maroc, Seychelles), avec une consommation intérieure de matières par habitant élevée et une valeur ajoutée manufacturière par habitant supérieure à la moyenne régionale (125 $).

Si l’Afrique est le continent qui a le moins contribué aux émissions mondiales de gaz à effets de serre, il est celui qui est le plus touché par les changements climatiques, continuent d’affirmer les experts. En 2009, ses émissions totales de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint 928 millions de tonnes, soit seulement 3,2 % des émissions mondiales - contre 10 milliards 30 millions de tonnes pour l’Asie et 12 milliards 45 millions de tonnes pour les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ce qui confirme que le stade de développement industriel du continent africain était beaucoup moins avancé qu’ailleurs à cette date, avec par conséquent des niveaux plus faibles de revenus et de consommation d’énergie.

Quant aux effets des changements climatiques, ils estiment que les rendements agricoles pourraient chuter de 50 % d’ici à 2020 et qu’entre 75 et 250 millions de personnes en Afrique pourraient être exposées à un stress hydrique accru.


 Marie Joannidis

 






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