IFPSSNC AAAAP 2015 EMMANUELLE MOUTOTTE NOTIONS D’ETHIQUE ET DE

IFPSSNC AAAAP 2015 EMMANUELLE MOUTOTTE NOTIONS D’ETHIQUE ET DE






IFPSS-NC

AA-AAP 2015 Emmanuelle Moutotte




NOTIONS D’ETHIQUE ET DE DEONTOLOGIE (C9 – DC3)



I – DEFINITIONS




Voir annexe : code de déontologie.


Le rapport entre l’éthique et la déontologie peut être décrit comme un questionnement (éthique) aboutissant à des règles pratiques (déontologie).


La démarche éthique dans l’intervention à domicile revient à donner une place centrale à la personne. Elle privilégie le respect de l’homme en tant que tel, considère la personne comme une fin en soi et jamais comme un moyen. Cette reconnaissance de l’autre en soi permet l’empathie.


L’éthique est donc avant tout, un travail sur soi (normes, valeurs, etc…). Ainsi dans cette optique la réflexion va précéder l’action. Le professionnel qui agit avec éthique sera en mesure de toujours pouvoir répondre aux questions suivantes :



On peut donc dire que pour les professionnels du travail social, l’éthique est la mise en acte de l’ensemble des valeurs portées par la personne « professionnelle » (valeurs humanistes…).

Cette « mise en acte » des valeurs n’est pas toujours facile, cela demande force de conviction et courage puisque souvent, dans le cadre de l’exercice professionnel, c’est plus facile « d’oublier » nos valeurs, d’aller vite, d’oublier que la personne aidée est une personne humaine, un autre nous-même.



Ainsi, travailler en conformité avec ses propres valeurs impose de toujours veiller au respect des personnes, de leur intimité, de leurs désirs et de leur choix. Cela suppose de la disponibilité, de l’écoute, du temps, toutes choses que, parfois on a tendance à mettre de côté parce qu’on a « pas le temps », « qu’on a soi-même des soucis, qu’on est fatigué.


II – LA DISTANCE PROFESSIONNELLE


Lorsque l’exercice professionnel se fait avec un souci éthique, une des questions fondamentales de la pratique est celle du positionnement de l’intervenant vis-à-vis de la personne accompagnée. Si l’usage et l’habitude font que l’expression « bonne distance » est souvent utilisée, il est préférable d’utiliser « juste distance », qui sous-entend une idée de justesse et d’adaptation.


En effet, dans le rapport à l’autre, à la personne aidée, un certain nombre de notions entrent souvent en ligne de compte. On parlera ici de compréhension, là de compassion, ou bien encore d’empathie ou de sympathie, d’identification… toutes notions qu’il convient, dans un premier temps, de définir.


Lorsqu’on parle de compréhension, on fait référence à la capacité de comprendre. Il s’agit donc pour le professionnel de sa capacité à comprendre l’autre, la personne accompagnée.


La compassion, quant à elle, désigne le sentiment qui porte à plaindre et à partager les maux d’autrui. (Le Petit Robert).


L’empathie est la faculté de s’identifier à l’autre, à tel point de ressentir ce qu’il ressent. Elle est donc très proche de la sympathie, qui vient du grec « sumpatheia » : « participation à la douleur d’autrui » et du latin « sympathia » : « fait d’éprouver les mêmes sentiments ». Ce terme, s’il désigne dans la vie courante le fait d’éprouver des sentiments bienveillants à l’égard de quelqu’un, renvoie littéralement au fait de ressentir la même chose que l’autre, donc de « souffrir avec ».


L’empathie implique donc, selon Carl Rogers (psychologue humaniste nord-américain), d’éprouver la peine ou le plaisir d’autrui comme il l’éprouve, et qu’on en perçoive la cause comme il la perçoit (c’est-à-dire qu’on explique ses sentiments ou ses perceptions comme il se les explique), sans jamais oublier qu’il s’agit des expériences et des perceptions de l’autre. Selon lui, si cette dernière condition est absente, ou cesse de jouer, il ne s’agit plus d’empathie mais d’identification.


Dans ce cas, le professionnel aura tendance à se confondre avec l’autre, comme un acteur qui s’identifie avec le personnage qu’il joue. Il n’y a alors plus aucune distance entre le professionnel et la personne aidée.


La question de la « juste distance » est donc centrale dans les métiers d’accompagnement en général et dans la fonction d’AAP en particulier. En effet, l’une des caractéristiques des AAP est qu’ils partagent la vie quotidienne des personnes accompagnées, qu’ils sont dans une proximité physique incontournable. Il est donc nécessaire, toujours, de s’interroger sur ses propres pratiques, sur son positionnement par rapport à l’autre.


Le risque à éviter est d’oublier de laisser à la personne la possibilité d’exprimer ses choix, ses désirs. La juste distance permet à l’ensemble des professionnels de laisser au bénéficiaire toute sa place. Elle permet de ne pas être tenté, du fait d’une trop grande proximité, de « savoir mieux » que l’autre ce dont il a besoin, de « projeter » c’est-à-dire d’attribuer à l’autre nos propres désirs.


Tout ceci demande de toujours travailler en conscience, de ne jamais perdre de vue les raisons de notre présence aux côtés des personnes accompagnées, mais aussi de ne jamais travailler seuls, de s’appuyer sur l’ensemble de l’équipe.



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